lundi 13 mai 2013

1465. FIN DE CAMPAGNE



L’armée bretonne marche tout d’abord sur Montfort-L’amaury puis rayonne à partir de ce lieu pour contrôler le sud-ouest de la capitale. Les bretons poussent vers le nord-ouest jusqu’à la Seine. Le duc de Berry avec 3000 de ses vassaux se chargent d’assiéger la zone nord de la ville à partir de St Denis tandis que le Comte de Charolais se charge du sud-est. Les rencontres entre les coalisés se font à la Beauté sur Marne et des négociations s’engagent avec le roi de France. Un cantonnement est aussi installé au pont de Charenton. Le contrôle des routes menant à la capitale reste donc assez lâche. Ravitaillements et renforts parviennent dans la cité surtout en provenance de Normandie. Louis XI recrute personnellement des troupes dans ce duché et les ramène en aout. En parallèle, il négocie avec les grands féodaux, jouant de leurs ambitions personnelles pour les séparer. Les ligueurs resserrent l’étau autour de Paris mais restent incapable de se mettre d’accord. le roi les divise en les rencontrant individuellement. La situation évolue en septembre. Le 21 septembre, les bandes bretonnes menées par André de Lohéac prennent la forteresse de Pontoise, porte de la Normandie. Cet assaut impressionne le comte de Charolais et le Duc de Berry. Enfin, las des impositions élevées et des prélèvements forcés, la ville de Rouen se révolte. Charles de Berry s’y rend et y est accueilli en héros. La Basse-Normandie est, elle, occupée par des garnisons bretonnes. Louis XI  céde. En effet, la capitale est alors complètement encerclée par des forts ennemis. Même si du ravitaillement passe encore les lignes ligueuses, Paris sera vite affamé. Les trois principaux meneurs obtiennent ce qu’ils désirent. Mais leurs ambitions aboutissent à trois traités séparés et à la mise en place d’une commission de réforme du royaume.
Château royal de Pontoise
Le 5 octobre 1465 est signé le traité de Conflans entre le roi et le comte de Charolais. C’est celui qui frustre le plus le roi de France. Charles obtient le retour des villes de la somme dans le domaine bourguignon. De plus, Louis XI lui cède en toute propriété Boulogne, Guîne, Roye, Péronne et Montdidier . Enfin, en raison de l’alliance du roi avec les bourgeois révoltés de liège, Charles l’oblige à financer le recrutement de mercenaires destinés à écraser cette révolte. 
Le 29 octobre à St Maur-les-Fossés, Louis XI confie à son frère Charles de Berry le duché de Normandie en apanage. Il donne à Jean de Calabre, régent de Lorraine, les villes de Mouzon, St-Ménehould et Neufchâteau. Enfin, une commission de 36 membres, présidée par Dunois, doit réformer les abus de l'administration.
le 30 octobre, à Etampes, Louis XI abandonne au duc de Bretagne la régale et les aides de la Bretagne. En échange du comté d’Etampes et de la libération de Pontoise et de Montlhéry, le duc de Bretagne obtient la forteresse du Mont St Michel. Cet abandon d’Etampes ne surprend personne car ce n’est pour le duc de Bretagne qu’un titre. En effet, la vicomté est tenue par les bourguignons et cela ne fait ni chaud ni froid au duc que le roi de France la réclame au comte de Charolais. Dunois, le bâtard d’Orléans et Antoine de Chabannes rentrent en grâce et reprennent leur place à la cour.
Impressionné par la prise de Pontoise, Charles demande à engager trois bandes de mercenaires bretons, soit un total de 1200 hommes pour un an. François II donne facilement son accord car cela lui permet de payer les arriérés de soldes de ses troupes. François II dont les forces se sont emparées de quelques garnisons normandes et en particulier de Caen ne pousse pas ses avantages sur Charles de Berry mais négocie avec lui un accord lucratif. Charles veut engager deux bandes pour prendre le contrôle de son nouveau duché. Le duc de Bretagne propose plutôt de lui louer pour un an les garnisons des forteresses que ses forces occupent. Le contrat est signé le 25 octobre à Montfort-L’amaury. Les capacités financières de l’Etat de Bourgogne étant ce qu’elles sont, Charles de Charolais débourse la totalité de la part du duc. Son sixième obtenu, le duc ne pose que deux conditions : les 1200 hommes de Bretagne doivent combattre en une seule unité, leurs officiers assureront leur commandement et éliront un chef parmi eux. Le contrat avec le Duc de Berry demande plus de négociations mais aboutit au versement de la moitié du sixième et le passage des deux ducs par la Normandie en novembre permet à François II de prélever le reste auprès des bonnes villes de Normandie.


Extrait du film "Le Petit Poucet" de 2001 réalisé par Olivier Dahan qui met en scène les prélèvements pacifiques des Bretons en Normandie.


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