samedi 1 juin 2013

1469. Ep4. Décembre de décisions.

Sur la côte bretonne débuta un cycle inhabituel de tempêtes qui s'étendit largement dans le mois de janvier. Il s'accompagna  de la nouvelle des émeutes de Guyenne.  Le 14 décembre, le peuple de bordeaux avait détruit les cargaisons de deux navires et décapité leurs propriétaires, deux marchands nantais. Les négociants de la cité assiégèrent Pierre landais pour obtenir réparation et surtout la réouverture de bordeaux aux navires bretons. Depuis l'été, les marchands bordelais s'opposaient à l'application du traité des Estuaires et avec l'appui du duc de Guyenne, leurs agents excitaient la populace contre les bretons. La situation dégénéra en novembre quand deux marchands bretons critiquèrent la qualité de la cuvée 1468. Ils déclenchèrent une rixe que des agents du duc transformèrent en émeutes avec le résultat que l'on sait.

Porte Cailhau à Bordeaux.
En Angleterre, Jasper Tudor et les marins de St Malo avaient obtenus durant l'été des résultats plus que satisfaisants. Après plusieurs raids dans le pays de Galles, Jasper Tudor convainquit les malouins de lui prêter suffisamment de navires pour s’emparer de Dublin. Ils obtinrent la chute de la ville grâce à la complicité de marchands de la cité irlandaise. La présence des corsaires de Tudor avait entraîné la chute des échanges avec l'Angleterre et la perte de nombreux bénéfices. Les négociants irlandais lui ouvrirent leurs portes. De plus, Jasper Tudor passa un accord avec Gerald Mor, Lord of Kildare. En échange de son ralliement, il conserva sa place de Lord Deputy of Ireland, devenant de facto le second de Jasper Tudor. Si ces nouvelles inquiétèrent Édouard IV, il était bien plus préoccupé par la rébellion de son frère Georges et du comte de Warwick. À l’été 1469, la guerre civile reprit en Angleterre empêchant le roi d'intervenir sur le continent ou en Irlande. Il rappela, même, une partie de la garnison de Calais.

Reconstitution de la ville de Dublin au XVè siecle.
Sentant le moment venu, louis XI décida en octobre de régler ses comptes avec le Téméraire. Il rassembla son armée à Compiègne et Noyon. 5000 bretons faisaient partie de ces troupes. Il produisit devant une assemblée de notables deux lettres destinées au duc de Guyenne, fausses lettres forgées par son service des postes, dans lesquelles les deux ducs créaient une alliance matrimoniale. Le 3 décembre, cette assemblée déclara le duc de Bourgogne parjure, félon mais aussi coupable de crimes de lèse-majesté pour avoir forcé la personne royale. Louis XI fit publier ces lettres qui rallièrent la populace et qui trouvèrent terreau fertile dans les populations nantaise et malouine. De plus, il convoqua le ban pour le printemps.  Le 15 décembre, le commandant des troupes françaises, Antoine de Chabannes lança ses troupes sur Amiens et obtint à noël l'ouverture des portes de la ville. Alors qu’il venait de démobiliser ses troupes, Charles le Téméraire fut totalement surpris par cette suite d'événements et le duc ne rassembla qu'une armée de 5000 hommes mal ravitaillés pour défendre la Picardie. Antoine de Chabannes commandait 10.000 soldats bien approvisionnés par la proximité de l'île de France. Ils pouvaient tenir un long siège. Se sachant perdus, les amiénois se rendirent et les Français renforcèrent immédiatement la garnison. Le jour de l'an fut jour de liesse à Paris, jour de colère à Nantes et de rage à Malines, capitale du téméraire.

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