samedi 1 juin 2013

1470. Ep1. La Première Guerre de Bourgogne.

La Bretagne connut cet hiver là, son premier effort militaire important depuis 1465. En raison de l' Absence des bandes de Bretagne, le suc fit appel à ses franc-archers dès le mois de janvier et demanda au reste du ban de se concentrer à part égal en les villes de St Malo et de Nantes. L'annonce de cette mobilisation amena les nantais à armer une dizaine de navires qui vinrent renforcer la flotte ducale en l'estuaire de la Loire. Les Malouins firent de même de leurs côtés et le duc accorda un grand nombre de lettres de représailles. Fin mars, deux nouvelles caravelles commandées par Yann de Ranrouët rejoignirent la flotte.
En raison d'un temps très défavorable jusqu' en mars, la flotte nantaise ne hissa les voiles qu'en avril et mit le cap au sud. André. De Loheac commandait le gros et il confia les trois caravelles et ses meilleurs franc-archers à Yann de Ranrouët. Le délai avait permis l'entraînement des troupes qui y gagnèrent en cohésion. Devançant la flotte, Yann de Ranrouët devait s'emparer d'une place forte sur le littoral de Guyenne pour y créer une base de ravitaillement. Le vice-amiral de Bretagne ne voulait pas s'engager dans la Gironde mais bloquer l'estuaire. La cible désignée était l' île d'Oléron à l'embouchure du fleuve.


Reconstitution de la caravelle de Yann de Ranrouët par l'association de la marine à Port-François.
Yann fit débarquer ses troupes à l'ouest de l'île dans le village de pêcheur de St Denis. Il y captura trois familles et envoya les pères à André de Loheac pour servir de pilote. Progressant vers l'est, il s'empara dans la foulée de St Pierre d'Oléron. La garnison de Château-d'Oléron sortit de son refuge pour reprendre le contrôle de l'île. A la nuit tombée, les navires de Loheac jetèrent l'ancre au large de la petite cité. Les pilotes avaient rempli leurs rôles et la flotte avait échappé aux bancs de sable. La garnison se retrouvait prise entre deux feux. Incapable de reprendre St Pierre et d'empêcher in débarquement de la flotte en même temps, la garnison s'enferma dans la cité. Le lendemain, André de Loheac débarqua ses troupes. Il détacha 300 archers pour surveiller le pertuis et établit le siège de la cité avec 1400 hommes. Il ordonna à Yann de Ranrouet de rembarquer et de menacer l'estuaire de la Gironde. Lorsque le vice-amiral débarqua ses canons, la ville se rendit.
Le 5 mai, Yann de Ranrouët captura deux caraques bordelaises à l'entrée de la Gironde. Chargées de vins, elles permirent aux bretons de fêter leurs victoires. Cette prise confirma les craintes de la municipalité girondine. L'occupation de l'île d'Oléron permettait aux bretons d'assaillir le moindre navire qui sortait du port. La ville rassembla sa milice et arma quatre navires pour percer le blocus. La bataille navale qui s'en suivit, fut une nette victoire bretonne grâce à leur supériorité numérique. Les caraques armées de Loheac soutenues par les caravelles de Ranrouët prirent d'assaut les bordelais poussés hors de l'estuaire par la marée descendante. Incapable de se mettre à l'abri, deux navires furent pris, un incendié par son capitaine tandis que le dernier fut échoué sur un banc de sable. La perte de ses meilleurs équipages poussa les bordelais à supplier de l'aide auprès de leur duc.
La bataille de la Gironde. oeuvre anonyme de l'art breton du XIVe siècle. 

Celui-ci se trouvait à St Jean d'Angely où il rassemblait une armée, mélange hétéroclite de vassaux et de levées féodales, 5000 hommes peu confiants dans les capacités de leur chef. Il devait faire face à un contingent de l'armée royale venu de l'orléanais ainsi qu'à une chevauchée bretonne menée par François II en personne. Le duc de Bretagne accompagné de ses vassaux de Rohan et de Rieux se lança dans une vaste opération de pillage  en Saintonge. Avec 3000 cavaliers et 1000 de franc-archers, il traversa la Vendée début avril et ravagea la côte où les navires bretons pouvaient le ravitailler et rembarquer le butin. Depuis Nantes, Pierre Landais organisait les rotations avec l'aide des négociants nantais. L'accumulation d'opposants et de mauvaises nouvelles poussa Charles de Guyenne à retirer son armée vers Saintes puis vers St André de Lidon. sa constante retraite s'accompagna d'une désertion massive et il arriva à destination avec uniquement la moitié de son armée.
A la St Jean, le duc François dégagea les approches terrestres de l'île d'Oléron et prit le commandement des troupes de Loheac. Ne laissant que les 10 navires nantais, le vice-amiral reprit le chemin de la manche avec 8 lourdes caraques. Il confiait le blocus à Yann de Ranrouët qui reçut les compliments du duc pour ses actions. François Il ne voulait pas s'éterniser en Guyenne. Son trésorier lui avait précisé que ses finances ne permettraient pas de maintenir une armée et une flotte en campagne plus d'un an. Il envoya donc son chancelier Guillaume Chauvin en la ville de Bordeaux. En raison des ravages sur la rive nord de la Gironde et de la débandade de leur duc, les bordelais étaient prêts à négocier. Ils firent amende honorable, rouvrirent leur ville au commerce, payèrent réparations, et acceptèrent l'occupation de l'île d'Oléron par les bretons jusqu'à la paix signée avec le roi de France.
Bordeaux au XVIè siècle. 
Avec ses 2000 hommes, le duc de Guyenne se retira alors plus au sud où le trouvèrent les émissaires du roi de France. Une trêve fut signé contre la promesse par le duc de ne pas franchir la Gironde ou la Garonne. Les troupes royales occupèrent Saintes et St Jean d'Angely. Laissant des garnisons dans l'île d'Oléron, François II s'embarqua pour Nantes où il apprit que le roi de France avait eu un héritier. Il songea qu'après ces aventures guerrières, il devait se remarier et penser à fiancer son fils de 8 ans. 
Yann de Ranrouet et son ami Jean de Rohan voguèrent vers le Blavet puis les trois caravelles hissèrent les voiles pour la manche où elles arrivèrent à la mi-août.

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