mercredi 19 juin 2013

1473.Ep5. La bataille de Spithead.


Représentation de la fin de la Notre-Dame de Daoulas lors de la bataille du Spithead. Elle porte la croix noire de Bretagne tandis qu'a l'arrière-plan brûle un navire anglais portant la croix rouge de St Georges. 


En la fin d'après midi du 10 juillet, les 30 navires anglais approchèrent par l'est de l' embouchure de la Solent. Ils avaient profité du vent estival qui soufflait de l'est depuis deux semaines pour venir de la Tamise. Cette escadre devait se réunir aux 20 bâtiments de Portsmouth. Sur l'île de Wight, à la pointe de Spithead, le roi Edouard IV observait ses fiers et beaux navires manœuvrer pour entrer dans l'embouchure quand un de ses suivants déclara qu'il voyait au sud, une seconde flotte progressant vers le nord. Edouard IV assista impuissant à l' attaque de la flotte bretonne. L'avant garde de Yann de Ranrouët s'enfonça au beau milieu de la flotte anglaise en faisant hurler ses canons. Les caraques de guerre sur deux lignes formèrent un môle destructeur qui ralentit les plus lents et vulnérables navires anglais. Peu après, André de Lohéac referma la nasse. Poussés par le vent vers les bâtiments de Yann, les Anglais étaient coincés entre la côte  et les deux escadres bretonnes. L'avant-garde anglaise tenta de faire demi-tour. Mais la marée montante et le vent d'est l'entraîna dans la Solent malgré les efforts des marins. Les Anglais firent face et se battirent bravement malgré leur infériorité numérique et leur désavantage technique. Les boulets de fer bretons faisaient des ravages sur les ponts et blessaient nombres de combattants avant les abordages. Quand les navires de Ranrouet se dégagèrent, ils emmenaient avec eux deux navires anglais. André de Lohéac n'en captura que six. Cinq bâtiment de sa majesté réussirent à s'échouer. Le reste coula par le fond car Yann fit tirer sur les coques dès le début de la bataille. Les pertes bretonnes se chiffraient à trois caraques et 500 hommes. Sur la côte, Edouard IV impuissant comptait ses pertes et arriva à la conclusion que sa flotte ne comprenaient plus que 28 bâtiments dans le port de Portsmouth. Pour une fois, sa chance n'avait pas été au rendez-vous.
André de Loheac renvoya ses prises et les navires les plus abîmés à St Malo sous les ordres de Ranrouët. Le 12 juillet, l'amiral canonna les navires échoués pour provoquer une sortie anglaise qui ne vint pas. Puis, le vent passant à l'ouest, il mit le cap au sud, laissant deux caravelles surveillées la flotte. Il fila sur Barfleur où les normands et le roi de France pouvaient lui fournir les boulets, la poudre et le ravitaillement dont il avait grandement besoin. Le 3 août, il repartit vers le nord pour bloquer les anglais. A St Malo, la cité entière accueillit l'escadron de Yann de Ranrouët et l'acclama depuis les remparts. Les prises furent mises en chantier et les caraques ravitaillées. Ses six bâtiments reprirent la mer le 16 août pour une croisière en mer d'Irlande.
Edouard passa la fin juillet à réorganiser sa flotte et à tenter de découvrir l'origine de la victoire bretonne. Les boulets en fer qui furent récupérer sur les plages lui donnèrent l'information nécessaire.  En août, il tenta quand même d'envoyer ses navires vers la mer d'Irlande mais les bretons étaient déjà de retour. Un seul escadron de dix bâtiments réussit à se glisser jusqu'à Plymouth. Si bien qu'en septembre, la flotte anglaise était éparpillée de Bristol à Portsmouth et les 100.000 livres du parlement étaient dépensées. Edouard IV n'avait plus un sous alors que son frère Richard en demandait pour repousser les raids écossais et qu'il devait lancer la production de boulets métalliques. Quand il apprit la chute des îles anglo-normandes et l'évolution de la situation en Irlande, il envoya des émissaires au Téméraire pour obtenir l'aide de sa flotte.

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