lundi 24 juin 2013

1474. Ep4. Seconde Manche.

Les premiers incendies qui furent déclenchés pendant cet été - là s’embrasèrent en Irlande. Henry Tudor et Tadgh Liath MacCarthy mirent les frontières de l’Ulster à feu et à sang à partir du mois d’avril. Puis, ils passèrent à l’offensive en juin. Alors que la flotte de Jasper Tudor assurait le ravitaillement de l’armée, les troupes entraînées par les Bandes du Trégor et du Penthièvre progressèrent lentement vers le nord et assiégèrent Belfast à partir du 10 juillet. Si la prise de la cité, le 3 aout, sonna le glas de la résistance sur la cote est de l’Ulster, le roi du Tyrone, Henry O’Neill poursuivit le combat. Son clan ne baissa pas les armes malgré sa défaite à Portglenone le 27 et il lança raids et pillages sur les territoires que contrôlaient Henry Tudor et ses alliés. L’armée d’Irlande arriva sur la Foyle le 1er septembre. La mise en place d’un blocus naval par Jasper Tudor permit la reddition de Derry, le 7. A l’automne, Henry Tudor y installa une forte garnison et mit son armée en quartier d’hiver autour de Belfast. S’il contrôlait les littoraux et les ports de l’Ulster, Henry n’avait pas rallié l’intérieur des terres. Pourtant, les forces du clan O’Neill déclinaient rapidement. les désertions se multipliaient. En septembre, Henry Tudor envoya son oncle Jasper en Bretagne acheter du blé. La guerre avait ruiné l’agriculture dans le nord de l’Irlande et Il voulait gagner les populations à sa cause.
Bristol médiéval.
 
Après son succès à l’ile de Wight, Jacques Danycan passa juillet à St Malo où il procéda aux essais de sa nouvelle caraque. Puis, il mit les voiles vers le canal de Bristol où il tenta de surprendre l’escadron anglais qui s’y trouvait depuis un an. Si Jacques Danycan prit quelques navires marchands, l’escadre anglaise resta à l'abri dans la Severn malgré ses pillages de la côte galloise et cornouaillaise. En septembre, le Gouverneur retourna en Bretagne puis il prit le chemin des iles anglo-normandes pour y passer l’hiver.
A l’Ecluse, 20 navires marchands bretons attendaient le grand convoi du nord. Les négociants d’Armorique firent rapidement leurs affaires, échangeant vins, toiles et draps contre les denrées de la Baltique. Grâce à la protection de l’escadron de Yann de Ranrouët, ils eurent des conditions préférentielles dans les échanges et une bonne partie des cargaisons de la Hanse finit entre leurs mains. Cela indigna les commerçants de Bruges qui durent payer le prix fort et qui s’empressèrent de renseigner la flotte anglaise à Calais. Celle-ci appareilla dés le 11 juillet et se tint en embuscade prête à fondre sur la flotte marchande bretonne. Les 30 navires bretons ne sortirent de la rade de l’Ecluse que le 17 juillet. Dés le départ, Yann de Ranrouët s’inquiéta car les navires marchands n’étaient pas aussi modernes que les siens et louvoyaient moins bien contre les vents d'ouest. Sa progression était donc très lente et il devait régulièrement attendre les moins rapides pour éviter de faire des retardataires des prises faciles. Le 23 au matin, ses équipages aperçurent la flotte anglaise dans la pire des position. Elle arrivait toutes voiles dehors et elle avait le vent pour elle. Yann sut de suite qu’il était surclassé. Ses bâtiments s’interposèrent entre les caraques anglaises et celles des marchands. Les navires bretons ne réussirent à lâcher qu’une seule bordée qui fit des dégâts importants mais insuffisants. L’avant-garde anglaise prit d’assaut l’escadre de Yann. Les équipages de la Bretagne se défendirent avec furie. Les franc-archers, vétérans de la Solent, de Méditerranée et des raids en mer d’Irlande menèrent les marins et formaient des môles de résistance sur toutes les caraques de guerre. Chacune d’entre elles se vit rapidement attaqués par deux navires anglais. Si la situation était désespéré pour les navires du duc, les marchands mal protégés fuyaient vers l’est pourchassés par dix bâtiments de sa majesté anglaise.
Mais de nouvelles voiles apparurent à l’ouest et elles portaient des croix noires. André de Lohéac arrivait à la rescousse.

La bataille de Calais. Fin d'un navire anglais.

 

L’avant- garde de Quelennec le jeune arriva la première. Les agiles caravelles canonnèrent au passage les caraques qui assiégeaient les navires de Ranrouët. Puis elles filèrent au secours des navires marchands. Deux par deux, elles s’attaquèrent aux lourds vaisseaux anglais qui viraient désespérément vers le nord-est. Le corps de bataille de Lohéac approcha plus lentement mais son action fut bien plus dévastatrice. La bordée bretonne endommagea suffisamment les anglais pour faciliter les abordages et les contre-attaques des équipages bretons. 
Dans les combats qui se prolongèrent tard dans l’après midi, les 40 bâtiments bretons submergèrent les navires de sa majesté et prirent 15 navires. Six autres coulèrent corps et âmes tandis que la Edouard par la Grâce de Dieu, caraque amiral de la flotte anglaise explosa emportant avec elle le St Yves. Deux jours plus tard, il ne revint dans la Tamise que 8 bâtiments et 2400 membres d’équipages. Les pertes bretonnes s’élevaient à deux navires de guerre, le St Yves et la petite St Anne d’Auray ainsi qu’à un marchand. Mais les blessés et les morts se comptaient par centaines sur les ponts de l’escadre de Yann. La flotte retourna à l’Ecluse pour réparer, se réorganiser et se ravitailler. André de Lohéac répartit ses équipages sur les prises et renforça les bâtiments de son jeune collègue. Puis précédée par l’escadron de Quelennec le Jeune, la flotte de Bretagne qui maintenant comptait 51 navires de guerre et 19 marchands vogua tranquillement vers St Malo.
La fin du St Yves et de l'Edouard par la grâce de Dieu


 
 

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