La troisième décision est plus difficile à imposer et le duc prend
alors conseil auprès des représentants de la noblesse et de la bourgeoisie des
États. Parmi eux, les membres de la haute noblesse sont fondamentalement contre
mais les bourgeois ainsi que les chevaliers de la moyenne noblesse poussent
cette réforme jusqu’à son accomplissement. Ils espèrent en tirer bénéfices et
faveurs. Ce que proposent les conseillers du duc est simple d'autant plus que le système
existe déjà outre-manche : la pratique de l'indenture. L'indenture est un contrat qui dans le domaine militaire est passé entre un capitaine chargé du recrutement, de l'équipement et de l'encadrement d'une troupe et le roi d'Angleterre qui assure son financement. Le 28 septembre, le duc accorde à des capitaines de son choix le droit de
lever des contingents en bandes, de les équiper et de les engager auprès de sa
maison mais aussi auprès de puissances étrangères. Les contrats auront une durée
précise allant d’un an à cinq ans. Ces bandes doivent être formées en priorité
de nobles dont les revenus sont insuffisants pour s’équiper en cavaliers. En
fait, ce que propose André de Lohéac n’est que l’officialisation d’une pratique
qui s’était déroulée pendant la guerre de cent ans : le mercenariat d’une
partie de la noblesse bretonne au profit des rois de France mais aussi d’Angleterre. Les
bandes ainsi constituées sont engagées par le duc en cas de guerre et leurs
soldes basées sur celles des compagnies d’ordonnances. Ainsi, le duc veut créer un groupe de professionnels pour son armée, groupe qu'il espère louer en temps de paix à d'autres souverains.
Archer Anglais équipé du célèbre Longbow dont l'usage nécessitait un long et continuel entraînement. |
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