samedi 11 mai 2013

1465. LA LIGUE DU BIEN PUBLIC


Le déclenchement de la révolte des princes contre Louis XI est le résultat d’une ambassade bretonne à la cour de France qui jouant la soumission, réussit à planifier la fuite de Charles de Berry de la cour de France. Ainsi, l’héritier du trône de France s’évade de Poitiers le 5 mars, trois jours après le départ des ambassadeurs bretons et se réfugie à Nantes où il retrouve d’autres rebelles français dont Jean de Dunois, bâtard d’Orléans et compagnon de la pucelle. Le 9 mars, le comte de Chabannes, capitaine renommé, s’échappe de la bastille grâce au soutien des agents du duc de bourbon et du duc de Bretagne. Il décide de se rendre à Nantes pour obtenir les faveurs du duc François II et de Charles de Berry. le 10, le duc de Bourbon fait publier le manifeste du bien public qui donne son nom à la ligue des princes et explique les objectifs de celle-ci : s'opposer au pouvoir grandissant de l'administration royale.
Pendant les mois du printemps, le Duc et Charles de Berry concentrent leurs forces en la ville de Nantes et réussissent à rassembler une force conséquente de 15000 hommes avec une trentaine de canons. Les nouvelles bandes bretonnes composent environ le tiers du contingent d‘infanterie et le duc mobilise les milices urbaines pour défendre ses forteresses. La présence de Charles de Berry complique le commandement des forces rebelles. Les officiers et vassaux des deux ducs se déchirent pour obtenir les commandements. Si François II laisse faire jusqu’au jour de l’ascension, il décide de nommer ses chefs de batailles : André de Lohéac mènera l’avant-garde, Antoine de Chabannes le centre et Olivier de Coetivy l’arrière-garde avec le train d’artillerie. François II s’arroge la direction générale mais laisse généralement les décisions à ces trois hommes et à Jean de dunois qu’il intègre en son conseil. Le Duc lance André de Lohéac avec la cavalerie des compagnies d’ordonnance le long de la Loire pour menacer la Touraine et faire diversion tandis que son centre et son arrière-garde se dirigeront par Angers puis le Mans vers la région parisienne où l'armée a rendez-vous début juillet avec les forces bourguignonnes. L’Ost breton s’élance le 6 juin des bords de la Loire. Pendant ce temps-là, le roi de France a déployé une intense activité et a réussi à soumettre les révoltés de Berry et du duché de bourbon. Il a tenté de négocier avec les rebelles de l’ouest mais n’a obtenu que la neutralité bienveillante du Duc d’Anjou. Au nord, la situation est plus dangereuse pour louis XI. Charles de Charolais arrive à St Denis le 5 juillet. Cela alarme le roi de France qui rassemble ses cavaliers et galope jusqu’à Etampes pour éviter de se faire couper de Paris. Avec 15000 vétérans, Louis XI, confiant dans ses troupes, décide d’écraser l’armée bourguignonne en la prenant à revers par une sortie des compagnies d’ordonnance stationnées à Paris. Il espère ainsi pouvoir se retourner contre l’armée bretonne dans un second temps et définitivement écraser la puissance militaire des princes. Mais l'armée bretonne n'est pas où elle devrait être.

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