samedi 11 mai 2013

1465. LA BATAILLE DE MONTLHERY


La bataille commence le 16 juillet dans l’après-midi et voit l’engagement d’une force française de 15000 hommes contre 20000 bourguignons. La bataille s’engage de manière confuse entre les deux avant-gardes et l’aile gauche des bourguignons se fait bousculer très rapidement. Les bagages de Charles de Charolais sont pillés tandis qu’il renforce son centre et son aile droite. A la gauche du dispositif royal, les résultats des troupes françaises sont opposés. Le comte de Charolais attaque les forces françaises du comte du Maine de front avec des archers et de flanc avec sa chevalerie. Les troupes du comte du Maine se débandent sous la pression et Charles les poursuit. A 16 heures, la situation des forces adverses est paradoxale: chaque camp a perdu sa gauche et semble victorieux sur l’autre aile.

En cette fin d’après-midi, les troupes bretonnes arrivent enfin sur le champ de bataille. Ce n’est pas une charge de grand style mais une progression laborieuse. Les capitaines de la ligue cherchent à conserver un minimum d’organisation. La présence de vassaux du Duc de Berry pose des problèmes de préséance et ils perturbent régulièrement l’avant-garde menée par l’amiral de Lohéac. Arrivé sur le champ de bataille, celui-ci décide de poursuivre l’effort du comte de Charolais sur la gauche française tandis que Charles de Charolais s’arrête et accompagné du Duc de Berry et de ses vassaux repart sur sa propre aile gauche. Dans le chaos de la fuite du comte du Maine, quelques chevaliers français pénètrent dans Montlhéry et sèment la confusion. Une unité bretonne d’arbalétriers à cheval en profite et s’empare des portes. Arrivant à la rescousse, les bandes bretonnes de l’avant-garde s’enfoncent dans la ville qu’elles pillent. François II capitalise sur la prise de Montlhéry qu’il contourne avec sa garde ducale et son corps de bataille. Il est alors arrêté par la présence du château de la ville et de la garde écossaise que Louis XI a envoyé au sud pour sécuriser le pont sur l’Orge. Au nord, Charles de Charolais reprend ses chariots des mains des pilleurs français qu’il massacre mais il est blessé dans l’engagement. Enfin, les archers français qui se sont avancés dans la Chapelle-Villiers repoussent plusieurs assauts bourguignons. A ce moment-là, les forces françaises sont encagées au nord et au sud de la ville par les armées des Princes. Si elles tiennent encore la butte de Montlhéry et les quelques canons qui s’y trouvent, elles sont repoussées vers la rivière. Quand un messager lui apprend la prise de la ville par les bretons, louis XI décide de se retirer à l’est et passe le pont vers 18 heures avec les troupes qu’il réussit à désengager. Bloquées au nord par les archers de la Chapelle-Villiers et au sud par le château de Montlhéry, les armées des princes ne peuvent poursuivre les forces françaises. Si le château se rend en fin de journée à l’arrivée de l’artillerie bretonne, les archers du roi de France se font tuer sur place par les chevaliers du Comte de Charolais qui vengent leurs morts et la blessure à la gorge de leur chef.

A la nuit tombée, le bilan est éloquent mais peu décisif. Louis XI a perdu sa première bataille mais il n’a perdu que peu de forces. Formée de cavaliers, son armée a soit refluée en ordre sur la rive est de l’Orge soit fuie avec le comte du Maine. Le total de ses pertes n’est que de 3000 hommes tandis que les bourguignons en ont perdus 2000 et les bretons guère plus de 500 dans la prise de la ville. Louis XI entre dans Paris deux jours plus tard.
Charles de Charolais, futur duc de bourgogne dit le Téméraire.

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