La bataille commence le 16
juillet dans l’après-midi et voit l’engagement d’une force française de 15000
hommes contre 20000 bourguignons. La bataille s’engage de manière confuse entre
les deux avant-gardes et l’aile gauche des bourguignons se fait bousculer très
rapidement. Les bagages de Charles de Charolais sont pillés tandis qu’il
renforce son centre et son aile droite. A la gauche du dispositif royal, les
résultats des troupes françaises sont opposés. Le comte de Charolais attaque
les forces françaises du comte du Maine de front avec des archers et de flanc
avec sa chevalerie. Les troupes du comte du Maine se débandent sous la pression
et Charles les poursuit. A 16 heures, la situation des forces adverses est
paradoxale: chaque camp a perdu sa gauche et semble victorieux sur l’autre
aile.
En cette fin d’après-midi, les
troupes bretonnes arrivent enfin sur le champ de bataille. Ce n’est pas une charge
de grand style mais une progression laborieuse. Les capitaines de la ligue cherchent
à conserver un minimum d’organisation. La présence de vassaux du Duc de Berry
pose des problèmes de préséance et ils perturbent régulièrement l’avant-garde
menée par l’amiral de Lohéac. Arrivé sur le champ de bataille, celui-ci décide
de poursuivre l’effort du comte de Charolais sur la gauche française tandis que
Charles de Charolais s’arrête et accompagné du Duc de Berry et de ses vassaux
repart sur sa propre aile gauche. Dans le chaos de la fuite du comte du Maine,
quelques chevaliers français pénètrent dans Montlhéry et sèment la confusion.
Une unité bretonne d’arbalétriers à cheval en profite et s’empare des portes.
Arrivant à la rescousse, les bandes bretonnes de l’avant-garde s’enfoncent dans
la ville qu’elles pillent. François II capitalise sur la prise de Montlhéry
qu’il contourne avec sa garde ducale et son corps de bataille. Il est alors
arrêté par la présence du château de la ville et de la garde écossaise que
Louis XI a envoyé au sud pour sécuriser le pont sur l’Orge. Au nord, Charles de
Charolais reprend ses chariots des mains des pilleurs français qu’il massacre
mais il est blessé dans l’engagement. Enfin, les archers français qui se sont
avancés dans la Chapelle-Villiers repoussent plusieurs assauts bourguignons. A
ce moment-là, les forces françaises sont encagées au nord et au sud de la ville
par les armées des Princes. Si elles tiennent encore la butte de Montlhéry et
les quelques canons qui s’y trouvent, elles sont repoussées vers la rivière.
Quand un messager lui apprend la prise de la ville par les bretons, louis XI
décide de se retirer à l’est et passe le pont vers 18 heures avec les troupes
qu’il réussit à désengager. Bloquées au nord par les archers de la Chapelle-Villiers
et au sud par le château de Montlhéry, les armées des princes ne peuvent
poursuivre les forces françaises. Si le château se rend en fin de journée à
l’arrivée de l’artillerie bretonne, les archers du roi de France se font tuer
sur place par les chevaliers du Comte de Charolais qui vengent leurs morts et
la blessure à la gorge de leur chef.
A la nuit tombée, le bilan est
éloquent mais peu décisif. Louis XI a perdu sa première bataille mais il n’a
perdu que peu de forces. Formée de cavaliers, son armée a soit refluée en ordre
sur la rive est de l’Orge soit fuie avec le comte du Maine. Le total de ses
pertes n’est que de 3000 hommes tandis que les bourguignons en ont perdus 2000 et
les bretons guère plus de 500 dans la prise de la ville. Louis XI entre dans Paris deux jours plus tard.
Charles de Charolais, futur duc de bourgogne dit le Téméraire. |
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